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Le Cambodge : La simplicité retrouvée

        Après un Vietnam en demi teinte, nous avons soif d’authenticité, de générosité et de simplicité. Mais qui dit tout cela, dit pauvreté… Et oui, le Cambodge est pauvre, et ça se voit dès le franchissement de la frontière. Ça a beau être les mêmes terres, séparées seulement par une arche, derrière, tout est différent. Cabanes de fortunes ont remplacé les maisons, les vaches maigres peuplent les routes, les champs sont secs et s’étendent à perte de vue, les enfants à moitié nus gambadent partout. Une odeur d’Inde flotte ici…

        Nous quittons Max et Aurore, qui prenne la route vers Phnom Penh, pour nous rendre à Kampot. C’est une petite ville tranquille de 40 000 habitants qui a construit son empire grâce à son poivre, le réputé poivre de Kampot (on n’en avait jamais entendu parlé !). Premières impressions : la tranquillité. Les gens sont calmes voire lents, personne ne s’occupe de nous, ils nous sourient même, ça fait du bien. Les touristes sont tous des routards ou des hippies.

On commence doucement, visite à pied de la ville, de son pont français, de ses échoppes, ses rives et son rond point orné d’un énorme durian ! Puis le lendemain on part à la découverte des marais salants en moto. Pas un touriste, des locaux travaillants dur pour récolter ce joli et gros sel et des paysages superbes. On se sent bien.

        Pas grand chose à faire, on file à Kep, petite station « balnéaire » pour cambodgiens. Il n’y a quasiment personne non plus ici, même pas de ATM d’ailleurs, on était à la limite d’être à court de dollars ! Et oui, au Cambodge, on paye aussi bien en dollars qu’en riels, les ATM ne distribue que du dollar, ce qui fait qu’ils en profitent souvent pour proposer des prix plus hauts car tout est à minimum 1$ (pas de 0,50cent).

On trouve une Guesthouse tenue par des français et franco-cambodgiens, un petit havre de paix : billard, coin télé, console, table de poker, roof top plein de gros coussins et tables basses, le tout entouré de plein de jolis bouddhas. Bien sûr 80% des gens y sont établis pour au moins une ou deux semaines et consomme de l’herbe mais l’ambiance y est très cool. Nous avons par contre été choqué par la manière dont les gérants français traitent le personnel cambodgien, comme de la merde clairement.

Ici pas mal de petites choses à visiter aux alentours, des statues bouddhistes, la plage, un viewpoint et le marché aux crabes car la spécialité est le crabe frit au poivre de Kampot, un délice et un prix dérisoire pour du crabe (4€ avec du riz)

        On embarque pour l’île aux Lapins à 30 minutes en bateau. Elle est encore un petit coin préservé du tourisme de masse et seuls quelques bungalows sont présents avec chacun leurs petits restaurants.

On s’installe et on décide de commencer par le plus dur, le tour de l’île à pied ! Enfin, dur… en 2h30 c’est fait. On traverse la jungle et les villages de pécheurs. Ce n’est pas la plus belle île que l’on est vu mais son côté sauvage et désert lui donne ce côté paradisiaque. L’eau et le sable ne sont pas moches non plus ! Le soir on se régale dans un des restos, les prix sont tellement bas et les quantités tellement énormes (choses rare en Asie).

Le lendemain c’est farniente jusqu’à 16h et le retour sur la terre ferme pour un passage obligé de nouveau à Kampot (need $ !).

        Après le passage au ATM, on book nos tickets pour Phnom Penh, capitale et ville de naissance du papa de Florent, qui y a vécu pendant 10 ans. Première impression, c’est moche, ça ressemble à un village trop peuplé, les trottoirs sont remplis de vendeurs de tout et n’importe quoi (automobiles, meubles,…). L’organisation est bancale et on sent que sa croissance y est trop rapide par rapport aux moyens en place.

De toute façon, nous avons rendez vous pour passer deux nuits sur le site d’une association dont le grand-père de Florent est parrain et ami de longue date de son président. Elle s’appelle « Pour un Sourire d’Enfant », et a été créée en 1995 par Christian et Marie France des Pallières.

Durant un voyage au Cambodge, ils tombèrent sur une décharge de la capitale et y observèrent des enfants nageant dans les déchets, la plupart pour y dénicher des matériaux et les revendre, d’autres pour y manger les restes de nourriture… Aujourd’hui, après 20 ans, l’association scolarise et guide plus de 6 000 enfants vers un avenir plus ensoleillé. Les infrastructures sont impressionnantes, l’association ne cesse de croitre et les enfants y sont si souriants et heureux. Christian et Marie France y sont présents tous les jours, ils vivent, dorment et travaillent sur le site et sont ici prénommés Mamie et Papy.

Nous avons pu les rencontrer et nous avons tout de suite senti que c’était ce pour quoi ils étaient fait. On voit aussi que l’association est devenue une vraie entreprise et que sa gestion est complexe, c’est un boulot éprouvant pour deux personnes octogénaires !

Nous restons donc deux jours sur le site à visiter et profiter des infrastructures. On mange notamment au restaurant du site, qui sert de site de formation. Quel plaisir d’être reçu par de jeunes cambodgiens dynamiques et plein d’espoir. Ils apprennent un vrai métier de serveur ou de cuisinier, ils parlent anglais, français et khmer alors que 10 ans auparavant ils étaient, pour la plupart, dans la misère la plus totale, mendiant pour survivre. On se régale et le service est digne d’un 5 étoiles. Ils sont, de plus, vraiment sympathiques avec nous et notre serveur effectue même une démonstration de flambage de crêpes Suzette juste devant nos yeux ! Cette association nous redonne espoir quand, quelque fois, nous le perdons en observant toute cette pauvreté en Asie… On se rend compte de la chance que l’on a d’être né en France.

        On termine tout de même la visite de la capitale par son Palais Royal, majestueux mais cher et plein de chinois ! Puis du quartier français, bien plus développé mais remplis de bars destinés au tourisme sexuel, fléau au Cambodge bien plus qu’ailleurs. Un petit tour à l’énorme marché central pour quelques emplettes. La matinée suivante on visite le morbide musée du génocide Khmer Rouge, le « S 21 », ancien lycée transformé en prison ou Pol Pot et les Khmers Rouges ont torturés et tués plus de 10 000 intellectuels, instruits, hommes, femmes et enfants. Une ville moche et bordélique mais pleine d’histoire. On a du mal à se dire qu’elle était en ruine il y a 40 ans.

 

 

 

 

        Le clou du spectacle, on part pour Siem Reap et ses temples d’Angkor ! Autant dire que les petites distances nous enchantent (à peine 10h de bus pour traverser le pays). On débarque le soir et on trouve une guesthouse dans laquelle on restera 5 nuits. Visite de Siem Reap le premier jour, c’est touristique mais plutôt joli, de nombreux marchés, un centre rempli de restaurants charmants (même si un peu chers), deux rives séparées par de nombreux ponts et des guesthouses partout ! Mais l’ambiance est bonne, les routards sont regroupés aux mêmes endroits et les touristes sont loin dans les gros Resorts, tant mieux !

        On est parti pour 3 jours de visite (40€/personne). Le premier jour est de loin le plus dur mais le plus riche. En vélo, on parcours plus de 50kms à l’assaut d’Angkor, c’est grand, il y a beaucoup de temples et ils sont loin les uns des autres. On commence très tôt le matin et en sens inverse pour éviter les touristes. Le Pre Rup est notre favori pour cette journée. On rentre exténué après le couché de soleil.

Le lendemain c’est tuk tuk pour visiter le groupe de Roluos, temples plus éloignés (et ça repose les jambes). Mais on est un peu déçu, à part le premier qui est impressionnant et vide, les deux autres sont petits et inintéressants, on est de retour à la guesthouse avant 11h.

Le dernier jour, c’est levé 4h30 pour un départ en vélo à 5h et le levé de soleil sur Angkor Wat. Bien sûr c’est plein de chinois qui n’hésitent pas à se foutre devant toi alors que tu es installé depuis 1h à attendre le soleil. Ils dégainent leur matos + trépied à 5000$ qu’ils ne savent pas utiliser mais ce n’est pas grave ils sont riches. Ils sont bruyants et emmerdants, une vrai plait dans chaque lieu touristique… (Petit coup de gueule !) De plus, le levé de soleil n’est pas extra, on file donc vers le prochain, le Bayon, un temple dont les tours sont formées de centaines de visages. Notre préféré de loin, en plus il est quasiment vide.

C’est ici que Florent choisi de faire sa demande en mariage à Emilie ! Dans un coin tranquille du temple, toute tremblante et avec les larmes aux yeux, elle dit oui ! Maintenant, c’est parti pour toute la vie après déjà 6 ans ensemble !

        On précipite notre départ du Cambodge. Nous étions sensés faire le Nord-Est mais nos amis Max et Aurore, y ayant passé 10 jours, n’y ont pas été conquis. On décide donc de se rejoindre tous les quatre au Laos pour ensuite y faire comme au Vietnam, voyager ensemble ! Ce pays nous aura vraiment plut. Les gens y sont comme ont les aime, gentils et authentiques même si les prix y sont un peu trop hauts par rapport au niveau de vie du pays. Les paysages en période sèche ne sont pas non plus exceptionnels mais Angkor relève le tout ! On y aime le style de vie, relax, on profite de chaque instant, en transpirant sous les 40 degrés quotidiens !

 

Rendez vous au Laos pour la suite des aventures à quatre !

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